- Cognition Mathématique
Dyscalculie : efficacité de l'entraînement sur la ligne numérique
Selon Stanislas Dehaene (2010), les quantités sont représentées mentalement sous la forme d’une ligne numérique horizontale, allant des petits nombres à gauche aux grands nombres à droite, avec dans cette direction, une perte progressive en précision. La précision numérique évolue positivement avec l’âge ; les représentations des nombres jusqu’à 100, par exemple, s’affinent et deviennent davantage linéaires vers 6-7 ans. Le déficit d’accès à la ligne numérique mentale via les codes numériques arabe et oral a été démontré chez les enfants dyscalculiques ( Lafay, A., St-Pierre, M.-C. & Macoir, J.2016). Une nouvelle étude vient de démontrer l’efficacité d’un entraînement sur cette ligne numérique.
Publication d'origine : Functional hyperconnectivity vanishes in children with developmental dyscalculia after numerical intervention, Michels L, O’Gorman R, Kucian KDevelopmental Cognitive Neuroscience. Avril 2018;30 : 291-303
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Résumé (traduit de l’anglais)
La dyscalculie développementale (DD dans la suite de l'article) est un trouble d’apprentissage lié au développement associé à des déficiences dans le traitement de l’information numérique et mathématique. Bien que l’entraînement comportemental puisse réduire ces déficits, il est difficile de savoir quelles ressources neuronales présentent une réorganisation fonctionnelle due à l’entraînement.
Nous avons examiné les enfants avec un développement typique (TD dans la suite de l'article) (N = 16, âge moyen: 9,5 ans) et les enfants DD appariés en fonction de l’âge, du sexe et de la faiblesse (N = 15, âge moyen : 9,5 ans) lors de tâche numérique avec IRMf et connectivité fonctionnelle avant et après 5 semaines de formation à la ligne numérique. En utilisant le sillon intrapariétal comme région centrale, la cohorte DD a montré une hyperconnectivité dans les régions pariétales, frontales, visuelles et temporales avant l’entraînement contrôle de l’âge et du QI. L’hyperconnectivité a disparu après l’entraînement, alors que les capacités mathématiques se sont améliorées.
L’analyse de classification multivariée des données IRM liées aux tâches a corroboré les résultats de la connectivité, car le même groupe TD pouvait être distingué du groupe DD avant mais pas après la formation à la ligne numérique (respectivement, 86,4 contre 38,9%).
Nos résultats indiquent que la connectivité fonctionnelle anormalement élevée chez un enfant DD peut être normalisée au niveau neuronal par un entraînement intensif sur la ligne numérique. Comme la connectivité fonctionnelle chez le groupe DD était indissociable de la connectivité du groupe TD après la formation, nous concluons que la formation mène à une réorganisation de l’engagement interrégional des tâches.
Mots-clés : Dyscalculie développementale ; Connectivité fonctionnelle ; Imagerie par résonance…
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