La dyslexie persiste à l’âge adulte, malgré la rééducation orthophonique (Abadie et Bedoin, 2016), et concernerait 3-4% des étudiants à l’Université. Les déficits que présentent les dyslexiques (i.e. lenteur de lecture; faible recherche d’informations dans un texte; déficits phonologique, visuo-attentionnel, mnésique) entraînent, selon de nombreux auteurs, une difficulté à apprendre des langues étrangères.
Or à l’Université, la majorité des cursus propose l’enseignement de l’anglais et l’obtention d’un Master nécessite la maîtrise d’au moins une langue étrangère. Ainsi, les étudiants doivent lire la littérature scientifique majoritairement anglophone, ou des Masters ont une grande proportion d’enseignements en anglais. Cela est problématique pour certains dyslexiques, nous constatons en clinique que les aménagements habituels proposés ne sont pas nécessairement les plus adaptés.
Un des objectifs de l’étude était d’évaluer le niveau de lecture et de compréhension écrite d’étudiants dyslexiques en langue anglaise, en comparant leurs performances avec celles de normo-lecteurs. Nous avons également cherché à déterminer si ces difficultés à l’écrit sont plus importantes en anglais qu’en français. Nous avons pour cela proposé une évaluation du niveau d’anglais et des épreuves de lecture et compréhension dans les deux langues.
Les résultats montrent : une lenteur de lecture et une compréhension de texte chutée en anglais chez les dyslexiques; une compréhension de texte en anglais moins bonne qu’en français, n’étant pas le cas des normo-lecteurs, indiquant un handicap majoré pour les dyslexiques; un niveau d’anglais des dyslexiques moindre que celui des normo-lecteurs, mais la population étudiée est hétérogène.
Cette étude amène à réfléchir à la variété des aménagements à mettre en place pour l’enseignement et l’évaluation de l’anglais des étudiants dyslexiques, selon leur niveau de lecture et de maîtrise de cette langue.