Dans le bilan de la dysarthrie, chaque tâche influence à sa manière la gestion temporelle de la parole. À travers l’analyse par le locuteur de la gestion temporelle de la parole dans une population de 10 patients dysarthriques atteints de la maladie de Wilson et de 40 sujets contrôles, nous avons montré un impact des tâches de lecture, de diadococinésies et de série automatique sur le débit articulatoire et les pauses dans les deux groupes, ainsi qu’une importante variabilité inter-individuelle. D’autre part, les patients wilsoniens dysarthriques présentent un débit articulatoire plus lent et des pauses plus nombreuses et plus longues que les sujets contrôles. Par contre, il ne semble pas exister d’influence de la double tâche sur la gestion temporelle chez les sujets contrôles ou chez les patients. Enfin, la comparaison des trois tâches entre elles a révélé qu’elles avaient un impact différent sur les variables temporelles, en rapport avec les contraintes linguistiques et d’énonciation de chacune. La lecture, les diadococinésies et les séries automatiques nous paraissent donc complémentaires et pertinentes à intégrer au bilan de la dysarthrie. Cette analyse qualitative mériterait un recrutement supplémentaire de patients, offrant ainsi l’opportunité de réaliser une investigation statistique plus approfondie.