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Etude de la déglutition en phase précoce de la maladie d’Alzheimer


Auteur.e.s : Gojon-Gerbelot Mélanie
Directrice(s)/Directeur(s) : Remond-Besuchet C.
Année : 2016
Université : Montpellier
Nb de pages (annexes incluses) : 77
Mots clés : déglutition, maladie d'Alzheimer, phase précoce, troubles de l'alimentation, praxies bucco-faciales

Résumé :

Cette étude nous a permis de décrire, au moyen de grilles d’observation et de questionnaires, dont trois sont destinés au participant et un à l’aidant, l’alimentation et la déglutition en phase précoce de la maladie d’Alzheimer. Deux groupes de sujets ont été inclus dans cette étude.
Nos résultats démontrent que des troubles de l’alimentation et de la déglutition s’observent dès la phase précoce de la maladie d’Alzheimer. Concernant l’alimentation, les fréquences de modification de la taille de aliments, d’adaptation de l’alimentation et de changements dans les goûts alimentaires des sujets, sont significativement plus observées dans le groupe Alzheimer que dans le groupe contrôle. Au niveau de la déglutition, le besoin de boire à petites gorgées pour avaler complètement un liquide, l’atteinte des mouvements mandibulaires et linguaux, mais également l’allongement du temps oral de la déglutition et de la durée des repas, sont plus fréquents, et ce de façon significative, dans le groupe Alzheimer que dans le groupe témoin. Par ailleurs, une atteinte des praxies bucco-faciales est observée dès la phase précoce de la maladie d’Alzheimer. Enfin, nous avons relevé de nombreuses dysmorphies, ainsi qu’une insuffisance en soins buccodentaires au sein des deux populations. Ces données sont à prendre en compte, l’état buccodentaire étant un facteur essentiel de la santé générale, retentissant sur les capacités d’alimentation et de communication des sujets, ainsi que sur leur qualité de vie.
Les troubles que nous avons relevés ne sont ni massifs ni systématiques. Cependant, nous sommes convaincue de la pertinence de ce sujet d’étude. Au vu des premiers résultats, nous pensons qu’il vaut la peine d’être repris et approfondi, sur un échantillon de taille plus importante, afin de confirmer les tendances observées.
Nous rappelons que nous disposons de peu de données concernant les troubles de la déglutition en phase précoce de la maladie d’Alzheimer. Cependant, nous savons que ceux-ci peuvent avoir des conséquences vitales dans les phases avancées et que l’aggravation des symptômes est inévitable. C’est pourquoi nous estimons qu’une meilleure connaissance de l’alimentation et de la déglutition en phase précoce de la maladie d’Alzheimer permettra de limiter l’impact des troubles, en mettant en place des stratégies d’intervention et de rééducation orthophonique alors même que la maladie est encore légère, afin de prévenir la survenue ou l’aggravation des troubles de l’alimentation et de la déglutition.


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