Cette étude s’intéresse à la place de la voix transféminine sur le continuum voix masculine – voix féminine. Nous avons cherché à mettre en évidence les critères acoustiques qui permettent l’identification du genre du locuteur, lorsque le seul indice fourni est la voix. Si la littérature met souvent en évidence le rôle de la fréquence fondamentale et des résonances formantiques dans l’identification du genre, aujourd’hui, rares sont les études sur la voix transgenre qui englobent d’autres critères acoustiques. Partant de ce constat, nous avons choisi de nous intéresser à un plus vaste éventail de critères, et d’analyser leur impact sur l’identification du genre.
Cette étude se compose ainsi de deux volets. Une première partie, relative à l’étude de la production, durant laquelle nous avons recueilli et analysé les enregistrements vocaux de 42 individus, dont 14 personnes transféminines, 14 femmes et 14 hommes cisgenres. Et une seconde partie, relative à la perception, pour laquelle nous avons élaboré et diffusé un questionnaire psycho-acoustique. Ce dernier visait à faire écouter les voix des personnes transféminines à des auditeurs naïfs, afin de déterminer quel était le genre majoritairement perçu lors de l’écoute, et ce pour chaque voix.
Nous espérons que les résultats de cette étude permettront aux orthophonistes et autres professionnels de la voix de pouvoir mieux cibler les critères acoustiques mis en jeu dans le processus d’identification du genre vocal, et ainsi contribuer à l’amélioration des demandes de prises en charge de féminisation vocale.