La pratique clinique orthophonique fait fréquemment état de difficultés temporelles dans le travail avec les patients. Nous nous intéressons aux enfants porteurs de troubles du raisonnement logico-mathématique qui, du fait de leur mode de pensée à dominante figurative, sont davantage susceptibles de présenter un retard de développement de la structuration temporelle. Notre problématique porte sur l’identification des domaines temporels particulièrement touchés par ce retard. Nous cherchons ainsi à déterminer si le retard présenté est homogène (toutes les composantes temporelles sont atteintes) ou hétérogène. Nous posons l’hypothèse générale qu’il existe une hétérogénéité dans le profil temporel des enfants de CM2 suivis en orthophonie pour troubles du raisonnement logico-mathématique. Pour répondre à cette problématique, nous avons fait passer l’ « adaptation du questionnaire sur le temps de Mme Borel-Maisonny » d’Hélène Batteux et l’épreuve des dichotomies de l’ERLA à cinq patients porteurs de troubles du raisonnement logico-mathématique scolarisés en CM2.
Les études de cas mettent en évidence des résultats similaires aux enfants tout-venant dans les subtests « Localisation dans le temps », « Ordre et succession », « Notion d’âge » (pour les enfants de 11 ans) et « Capacité à coordonner temps vécu et mesure du temps » (pour les enfants de 11 ans). En revanche notre population présente des résultats déficitaires aux subtests « Notion d’âge » (pour les enfants de 10 ans), « Reproduction de rythmes », « Appréciation de la durée », « Acquisitions objectives » et « Capacité à coordonner temps vécu et mesure du temps » (pour les enfants de 10 ans).
Notre hypothèse est donc validée. Nous tenons toutefois à nuancer nos conclusions car le questionnaire sur le temps ne différencie pas toujours la connaissance de la notion temporelle en tant qu’apprentissage formel et l’utilisation de la notion temporelle en tant qu’outil.