La théorie du déficit de mémoire procédurale (Walenski et al., 2006) offre une explication intéressante aux difficultés syntaxiques, morphologiques et phonologiques observées chez les individus avec un trouble du spectre autistique (TSA). Cette théorie est à mettre en lien avec les travaux concernant la mémoire à court terme verbale et en particulier ceux ayant mis en évidence un déficit de la mémoire de l’ordre (Poirier et al., 2011) ainsi qu’avec ceux portant sur le déficit du traitement temporel (Gepner et Féron, 2009).
Au regard de ces données, nous avons jugé pertinent d’élaborer un entraînement séquentiel portant sur des séquences rythmiques, motrices et verbales et de le proposer à trois patients présentant un TSA dans le cadre d’une étude expérimentale en cas unique (SCED).
L’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact d’un tel entraînement sur les capacités langagières des enfants avec TSA d’une part, et sur leurs performances en mémoire à court terme verbale d’autre part.
Pour mesurer ces effets, nous avons proposé les épreuves de l’Exalang 3-6 ans avant et après l’intervention. Notre analyse a été complétée, conformément à la méthodologie SCED, par une mesure répétée sous la forme d’une tâche de répétition de phrases.
Malgré des profils hétérogènes, les trois patients ont amélioré leurs compétences lexicales et morphosyntaxiques (sur le versant expressif). La mesure répétée a mis en avant des progrès en mémoire à court terme verbale chez un patient. Un tel entraînement offre des perspectives intéressantes dans l’intervention orthophonique des patients avec TSA