L’objectif de cette étude était double : (i) savoir comment les participants porteurs du syndrome Smith-Magenis parviennent à contrôler les composantes prosodiques de leur parole dans une situation de récit et (ii) comment ces perturbations prosodiques impactent la production des catégories syntaxiques.
Vingt-et-un participants âgés de 6 ans 8 mois à 28 ans ont été examinés. Les productions spontanées ont été recueillies à partir d’une tâche narrative intitulée «Frog where are you ?» (Mayer, 1969). Les enregistrements audio ont d’abord été transcrits puis analysés à l’aide du logiciel PRAAT, afin d’examiner les composantes prosodiques, en particulier le rythme, l’intonation, l’accentuation, le débit et les pauses. Une analyse syntaxique a également été réalisée à l’aide du logiciel CLAN pour déterminer l’enchaînement temporel de trois structures syntaxiques de base (Déterminant + Nom;Préposition + Nom;Pronom + Verbe).
Les résultats ont montré que tous les participants présentent un profil dysprosodique, avec une perturbation rythmique, mélodique et intonosyntaxique des catégories syntaxiques, impactant la parole et le langage, en particulier leur intelligibilité en raison de leur difficulté à aligner le signal de la parole sur les constructions syntaxiques. Ces données ont montré que les profils de cette cohorte sont relativement uniformes, ce qui suggère que la dysprosodie peut être considérée comme un déficit majeur de ce syndrome.