La maladie de Parkinson idiopathique (MPI) se caractérise par des difficultés motrices pouvant se répercuter sur l’écriture : on parle alors de dysgraphie parkinsonienne. Elle constitue une plainte précoce et récurrente, pouvant concourir au diagnostic. Les études cliniques s’accordent sur le fait qu’une rééducation intensive de cette dysgraphie est efficace et doit travailler un paramètre-cible unique : l’augmentation de la taille des lettres. À ce jour, aucune rééducation orthophonique protocolisée et spécifique à ces troubles n’a été validée scientifiquement.
Dans la continuité de deux mémoires d’orthophonie (études pilotes) mesurant l’efficacité d’un protocole de rééducation intensive auprès de deux patients chacun, nous avons expérimenté ce même protocole sur un échantillon plus important de huit patients. Nous avons réalisé trois évaluations comparatives à l’aide du BHK ADO et du Bilan de Dysgraphie Parkinsonienne (en cours de publication) : avant la rééducation, après celle-ci et deux mois plus tard. Elles ont permis d’observer les effets immédiats et à plus long terme de cette thérapie sur les altérations graphiques évaluées ainsi que sur le ressenti des patients vis-à-vis de leurs difficultés d’écriture et de leurs répercussions au quotidien.
Ces évaluations ont mis en évidence une augmentation significative de la taille des lettres, une diminution très significative des lettres ambiguës ainsi que la stabilisation des lignes d’écriture après la rééducation. Ces résultats témoignent d’une meilleure qualité d’écriture en termes de lisibilité et de contrôle moteur, au détriment d’une vitesse d’inscription ralentie. Le handicap ressenti a également baissé pour l’ensemble des patients, passant de “modéré” à “léger”. Ces progrès se sont maintenus deux mois après la thérapie, que ce soit pour les caractéristiques graphiques ou le ressenti des troubles.
L’expérimentation de ce protocole sur un échantillon plus important de participants pourra valider son utilisation clinique.