La littérature a longtemps essayé de différencier les populations porteuses d’un trouble du spectre autistique (TSA) de celles porteuses d’une dysphasie sémantique pragmatique (DSP) sans vraiment y parvenir tant ces deux troubles semblent appartenir à un continuum. Le diagnostic différentiel entre ces deux pathologies est donc aujourd’hui encore compliqué à poser mais reste pourtant essentiel en vue de la mise en place d’une rééducation la plus efficace possible.
Parmi les caractéristiques communes à ces deux pathologies, on trouve une atteinte de la théorie de l’esprit. Cette dernière constitue une aptitude cognitive permettant de reconnaître ses propres états mentaux, d’en attribuer à autrui et ainsi de comprendre et prédire un comportement. Pour cela, elle joue un rôle essentiel dans les interactions sociales et se trouve étroitement liée au langage avec lequel elle exerce une influence mutuelle tout au long du développement de l’enfant.
Bien que cette atteinte soit commune aux deux pathologies, notre première hypothèse affirme que les modalités en sont différentes et que les composantes de la théorie de l’esprit ne sont affectées ni de la même façon, ni dans la même mesure.
Une deuxième hypothèse avance qu’une rééducation ciblée de cette théorie de l’esprit peut avoir un impact positif sur la communication et les interactions sociales.
Cette revue de littérature montre qu’il existe bien des différences fonctionnelles et développementales chez ces deux populations, faisant de l’évaluation de la théorie de l’esprit un atout supplémentaire dans le diagnostic différentiel entre ces deux pathologies.
Elle confirme, de plus, qu’une rééducation ciblée de la théorie de l’esprit permet effectivement d’améliorer les compétences communicationnelles. Un protocole proposé en annexe de ce travail et qu’il sera intéressant de tester dans le cadre d’un prochain mémoire, pourra servir de base à cet entraînement.