Les études scientifiques portant sur le temps et la déficience intellectuelle légère (DIL) sont peu nombreuses mais font état de difficultés persistantes dans les domaines de la temporalité, notamment dans l’estimation des durées. Dans l’idée de mieux cerner ces difficultés, le présent mémoire se questionne sur l’implication du contrôle inhibiteur dans l’estimation temporelle. Nous supposons qu’à performances d’inhibition équivalentes, les capacités d’estimation temporelle des jeunes en situation de DIL idiopathique seraient comparables à celles des individus tout-venant (TV) appariés en âge chronologique. Pour vérifier ces hypothèses, un protocole comprenant 6 tâches informatisées a été conçu. Il se compose d’1 tâche de mesure de la vitesse de traitement, de 2 tâches d’estimation temporelle et de 3 tâches d’inhibition. Ce protocole devait être proposé à 189 participants âgés de 7 à 20 ans. En raison de la crise sanitaire, ce mémoire présente les résultats préliminaires de l’étude sur un échantillon de 86 participants (18 sujets DIL et 68 sujets TV) Les analyses statistiques n’ont pu être réalisées que sur les groupes comprenant suffisamment de participants, à savoir : DIL 13-16 ans, TV 10-12 ans, TV 13-16 ans et TV 17-20 ans. Une comparaison des groupes DIL et TV 13-16 ans a d’abord été réalisée, ainsi que dans un second temps, une analyse développementale des sujets TV de 10 à 20 ans. Les résultats ont montré que sur la tranche d’âge 13-16 ans, les performances des participants en situation de DIL sont inférieures à celles de leur pairs TV en vitesse de traitement de l’information, en estimation temporelle ainsi qu’au niveau du contrôle inhibiteur. Chez les adolescents TV, aucune évolution des performances temporelles n’est repérée. Néanmoins, de meilleurs résultats dans les performances du contrôle inhibiteur à 17-20 ans en comparaison aux groupes plus jeunes sont observés. Il s’agira dans le cadre d’un projet plus global (thèse d’une étudiante en Psychologie), de poursuivre l’inclusion de nouveaux participants dans l’étude afin de mener des analyses plus approfondies apportant des réponses à nos questionnements.