La conscience temporelle est la composition de l’espace, de la mémoire, de l’ordre, du rythme et du langage. Une dysfonction de la construction de cette capacité peut entraîner des difficultés dans les compétences nécessaires à l’exercice des mathématiques voire être une cause de dyscalculie. En effet, les études menées au cours de ces trente dernières années montrent qu’un parallèle peut être fait entre les compétences développées par la conscience temporelle et celles requises lors d’exercices mathématiques. Nous avons supposé que des compétences d’ordre et de succession, acquises par la structuration temporelle, sont nécessaires pour la résolution de problèmes de transformation d’état et avons essayé de clarifier la présence de ce lien en vérifiant les performances des sujets à différentes épreuves temporelles et mathématiques à travers un protocole de test. Les résultats obtenus ne nous permettent pas d’affirmer précisément quelles sont les compétences communes à la résolution de problèmes de transformation d’état et à l’organisation temporelle, mais nous avons pu constater que l’ordre de présentation des énoncés, l’inconnue en position médiane et les performances aux épreuves de reconnaissance de rythmes étaient corrélées. Nous avons aussi relevé une variabilité des erreurs et des délais de réponse selon l’ordre de présentation de l’énoncé et la place de l’inconnue. Nous estimons, en regard des données issues de la littérature, que la mémoire de travail et les capacités d’abstraction pourraient être les dénominateurs communs de ces corrélations et qu’un ralentissement ou un déficit de l’une de ces compétences influencerait négativement les compétences temporelles et mathématiques des sujets. Des investigations plus approfondies sont nécessaires pour comparer les données recueillies avec une population de sujets avec trouble temporel ou mathématique.