La présence des parents lors de la prise en charge orthophonique de leur enfant est aujourd’hui de plus en plus évoquée. Elle permet la mise en place d’un triangle rééducatif propice à la généralisation des acquis de façon fréquente et écologique, au sein de son environnement quotidien. De plus, l’intégration des parents aux séances permet d’agir sur leur cognition parentale, regroupant les connaissances des parents concernant leur enfant et la perception qu’ils ont de posséder les ressources nécessaires et adaptées pour répondre aux besoins de leur enfant. Peu d’études s’intéressent à ces critères dans le domaine du développement du langage oral. L’objectif de cette étude vise à analyser l’impact de la présence parentale lors des séances de remédiation du langage oral de leur enfant et sur la cognition parentale.
Nous avons recruté 26 patients de 3 ans 6 mois à 4 ans 11 mois présentant un trouble du langage oral. 11 ont été suivis en présence de leur parent. L’intervention se déroulait sur 10 séances, comprenant une évaluation initiale et finale.
Les résultats montrent qu’un accompagnement implicite basé sur la seule présence parentale semble insuffisant pour être facteur explicatif de progrès langagier. De plus, bien que de multiples facteurs rentrent en jeu, la cognition parentale semble être une cible intéressante de la prise en soin. Chaque collaboration doit être construite en adéquation avec les besoins et les caractéristiques familiales. Un accompagnement personnalisé et adapté à chaque famille est primordial afin qu’il soit le plus propice aux progrès de l’enfant atteint de trouble du développement du langage oral.