But : Peu d’études ont cherché à détecter une différence de développement du langage la première année de vie chez les enfants prématurés à l’aide d’un enregistrement longue-durée fiable et écologique. L’objectif de cette étude est donc de comparer les capacités de langage d’un groupe de bébés prématurés d’environ 9 mois avec celles d’un groupe de bébés nés à terme du même âge. La qualité de babillage, la quantité de babillage et l’analyse des tours de parole sont les trois variables qui ont été particulièrement retenues et analysées.
Matériel et méthode: Pour ce faire, nous avons monté une étude comparative observationnelle transversale pendant laquelle nous avons enregistré environ 12h chaque bébé au sein de sa famille. Les trois variables ont été ensuite traitées de manière automatique par le logiciel VTC et annotées manuellement par un juge expert.
Résultats : Les deux variables concernant le babillage ont significativement différencié les deux groupes, indiquant que la prématurité joue bien un rôle lors de l’apparition du babillage canonique. En revanche, aucune différence n’a été trouvée concernant les interactions des bébés avec leur entourage.
Discussion : Nos données confirment celles de la littérature récente et ont des implications cliniques de prévention. Une utilisation du ratio RBC pourrait être envisagée pour mettre en place, dans un avenir proche, un dépistage précoce des bébés prématurés à risque de développer un trouble du langage.