Ce mémoire traite du consentement aux soins des patients aphasiques (excepté neurodégénératifs) et de la collaboration entre professionnels pour en faciliter le recueil. Tout en étant une obligation légale, le consentement aux soins libre et éclairé représente un enjeu éthique. Le Comité Consultatif National d’Éthique (2021) a rappelé la nécessité de veiller à ce que la volonté et le consentement des plus vulnérables soient respectés. Dans ce contexte, le consentement aux soins des patients aphasiques a été questionné et des écueils ont été soulignés. Comment y faire face ? L’orthophoniste, en tant que spécialiste du langage et de la communication, pourrait partager avec les soignants son expertise, ses techniques et ses outils. Il pourrait également aider à réduire les barrières de communication en offrant aux personnes aphasiques la possibilité de participer pleinement aux conversations et aux décisions relatives à leur santé (Kagan, 1999). L’orthophoniste aurait-il alors un rôle à jouer pour faciliter le recueil du consentement des patients aphasiques ?
Cette étude a été réalisée au moyen de deux questionnaires en miroir auto-administrés : l’un destiné aux orthophonistes et l’autre destiné aux professionnels non orthophonistes, tous amenés à interagir avec un patient aphasique dans le cadre de son parcours de soin.
Cette enquête a rapporté que l’orthophoniste a effectivement un rôle à jouer pour faciliter le recueil du consentement aux soins des patients aphasiques. Ce rôle se traduit par la formation des soignants à la communication adaptée à l’aphasie et par la mise en place d’outils de communication appropriés. Le travail pluridisciplinaire permis et souhaité en structure a toutefois semblé être un facteur facilitant. Cela a fait émerger de nouvelles interrogations quant à la possibilité d’une telle coordination entre professionnels libéraux, bien qu’également encouragée et récemment rappelée par l’article 7 de l’avenant n°19 à la convention nationale des orthophonistes.