En 2013, le DSM-V stipule que la dissociation entre les performances langagières et le niveau non-verbal n’est plus nécessaire pour poser le diagnostic de trouble du langage oral. Cette conception élargie entraîne une plus grande hétérogénéité des profils que l’on ne doit pas négliger. Plusieurs études ont comparé les enfants ayant un TDL (Trouble Développemental du Langage) au regard de leur Niveau Non-Verbal (NNV) et ont conclu que leurs performances ne différaient pas significativement, à l’exception de celles obtenues lors d’une épreuve de répétition de phrases. En outre, peu d’études se sont intéressées aux différences qualitatives pouvant exister dans le comportement verbal entre ces deux groupes.
Notre mémoire propose d’investiguer les différences expressives des enfants présentant un TDL selon leur NNV, dans les domaines de la phonologie et de la morphosyntaxe.
A cet effet, nous avons proposé un protocole de 7 tâches verbales et non-verbales à 30 enfants ayant un TDL (13 ayant un NNV faible, 17 un NNV dans la norme). Après une analyse statistique des résultats sur ces deux groupes, aucune différence quantitative significative n’est retrouvée dans les différentes tâches, à l’exception de celle de répétition de phrases, à l’instar des données de la littérature. La recherche de différences qualitatives donne des résultats hétérogènes. Les comparaisons intergroupes ne montrent pas de différence en phonologie mais relèvent une différence en morphosyntaxe indiquant un possible effet de longueur. La comparaison intragroupe montre quelques différences concernant les effets de longueur et de complexité phonologique.