Les troubles olfactifs, appelés dysosmies, représentent des symptômes récurrents chez les patients atteints de la COVID-19. Nous prenons conscience depuis peu, de la puissance du sens de l’odorat et des conséquences alimentaires, relationnelles et psychiques que son dysfonctionnement peut provoquer. De plus, les troubles olfactifs liés à la COVID-19 peuvent parfois se complexifier et devenir plus handicapants encore : la perception olfactive n’est alors pas que affaiblie, elle est aussi déformée. A ce jour, peu de consensus existe sur la manière de rééduquer ces troubles olfactifs « qualitatifs ».
L’objectif de cette étude était dans un premier temps de créer un protocole basé sur des données probantes et des approches cognitives, puis d’en mesurer ses effets auprès d’un échantillon de patients atteints de dysosmies qualitatives. Il était enfin question d’investiguer la potentielle plus-value cognitive de ce protocole par rapport à une simple exposition répétée aux odeurs, ainsi que ses possibles bénéfices chez les patients rencontrés. Le protocole s’est construit autour de deux thérapies, directe et indirecte, et a été mis au point avec l’aide de chercheurs et d’orthophonistes.
Des séances bimensuelles axées autour d’activités cognitives alliées à une exposition quotidienne aux odeurs ont été proposées à 8 participants, durant 12 semaines. L’efficacité du protocole a pu être évaluée grâce aux mesures des capacités olfactives des patients effectuées en pré et post-traitement. Aussi, la supériorité de l’efficacité du protocole par rapport à une exposition répétée aux odeurs a pu être testée grâce à la comparaison des scores obtenus par les patients cibles et des patients témoins.
Enfin, les résultats quantitatifs et les retours qualitatifs des participants du protocole nous ont permis de mettre en lumière les réussites de cette étude, mais aussi ses axes d’amélioration.