Le manque du mot est la plainte la plus souvent évoquée par la population vieillissante. La sensation de frustration quant à la difficulté à accéder à son lexique est vécue comme une menace des possibilités de communication, de l’autonomie et de l’avenir de la vie sociale. L’anxiété, qu’elle soit suscitée par ce manque du mot ou non, renforce d’autant plus ce phénomène. Cet accès lexical pourrait être modulé par l’activité du système nerveux parasympathique telle qu’indexée par la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). La respiration lente et profonde (RLP) permet d’augmenter le fonctionnement parasympathique après une simple pratique de quelques minutes. La RLP est reconnue pour agir également sur l’anxiété.
Ainsi, cette étude vise à déterminer si la VFC prédit l’accès lexical au-delà de l’anxiété. L’étude a été menée sur 28 personnes âgées de plus de 50 ans et visait à proposer un protocole expérimental pour susciter le manque du mot (TOTimals) avant et après l’intervention de la RLP. L’anxiété a également été mesurée avant et après la RLP (questionnaire STAI-Y état). L’amélioration de l’accès au lexique après l’exercice de respiration était significativement prédite par l’augmentation de la VFC, et ce au-delà de l’anxiété.
La RLP pourrait constituer un outil simple pour améliorer l’accès au lexique et pourrait trouver des applications cliniques auprès de populations souffrant d’anomie comme dans le cas de l’aphasie ou des maladies neurodégénératives.